Bahá’ís du Canada English
Les communautés bahá’íes du Canada et d’Australie coorganisent une table ronde sur la transformation institutionnelle à l’occasion de la 68e Commission des Nations unies sur le statut de la femme

Les communautés bahá’íes du Canada et d’Australie coorganisent une table ronde sur la transformation institutionnelle à l’occasion de la 68e Commission des Nations unies sur le statut de la femme

Les bureaux des affaires publiques des communautés bahá’íes du Canada et d’Australie ont organisé conjointement une table ronde parallèle à la 68e Commission des Nations Unies sur le statut de la femme (CSW) le 14 mars. La table ronde hybride intitulée « Du conflit à la collaboration : Transformer les institutions pour promouvoir l’égalité des sexes » s’est tenue dans les bureaux new-yorkais de la Communauté internationale bahá’íe (CIB) et a permis à 40 participants de discuter des thèmes de la CSW de cette année, à savoir la réforme des institutions et la lutte contre la pauvreté.

Awa Momtazian, directrice des Affaires publiques de la Communauté bahá’íe d’Australie
Béatrice Maillé, ministre-conseillère et conseillère juridique à la mission permanente du Canada auprès des Nations unies
Daniel Perell, représentant de la BIC
Ghannia Bokhari, avocate canadienne et défenseur de la justice en matière de genre

La table ronde est née de la conscience des défis communs liés à la promotion de l’égalité des sexes au Canada et en Australie. C’était la première fois que les deux bureaux des affaires publiques collaboraient pour organiser un tel programme à l’ONU. Les panélistes étaient des membres du gouvernement, de la société civile et d’organisations locales des deux pays. Les remarques ont porté sur la profonde transformation institutionnelle nécessaire à une égalité des sexes durable et sur les moyens d’y parvenir.

« Les institutions sont plus que la somme de leurs parties. Elles sont plus que l’ensemble des personnes qui y travaillent. Nous pouvons considérer les institutions comme le reflet de notre culture et des valeurs qui les créent et les soutiennent », a déclaré Andrea Salguero, directrice des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada, dans son discours d’ouverture.

Béatrice Maillé, ministre-conseillère et conseillère juridique à la mission permanente du Canada auprès des Nations unies, a souligné la nécessité pour les gouvernements de mobiliser tous les secteurs de la société à transformer les institutions en faveur de l’égalité des sexes : « L’égalité des sexes est un droit fondamental qui doit être protégé. Pour ce faire, nous devons travailler avec la société civile, le secteur privé, les jeunes leaders, les peuples autochtones et d’autres pour transformer les institutions, en veillant à ce qu’elles soient adaptées à leur objectif et habilitées à remplir un mandat ambitieux et important », a-t-elle déclaré.

Daniel Perell, représentant de la BIC, a commenté l’importance du contexte local en tant que lieu de changement de culture dans le monde entier : « Des lieux tels que l’école et la table du dîner peuvent être des lieux de changement. Dans le cadre de notre travail à la BIC, nous pouvons suggérer comment ces changements locaux qui favorisent l’égalité des sexes pourraient se refléter aux Nations Unies, sur la base d’un modèle d’apprentissage caractérisé par l’empathie et la compassion et non par la compétition et le pouvoir ».

Jelana Bighorn, éducatrice, militante et membre du comité exécutif de la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique, a parlé de son expérience de la gestion des tensions qui peuvent naître en réponse aux changements institutionnels et sociétaux liés à l’égalité entre les hommes et les femmes : « Ce que j’essaie d’apporter d’un point de vue autochtone lakota, c’est l’importance de la relationnalité, le fait que nous sommes tous parents. Il s’agit d’éliminer le sentiment d’être des adversaires, d’être en conflit. ... Pour les femmes, nous vivons depuis trop longtemps dans la saison hivernale. Nous commençons tout juste à voir émerger les premières fleurs du printemps, et c’est bien de nous donner notre saison ».

Commentant la relation entre la pauvreté et la violence fondée sur le genre au Canada, Ghannia Bokhari, avocate canadienne et défenseur de la justice en matière de genre, a expliqué que la violence domestique ne peut être traitée de manière adéquate sans un changement institutionnel de grande envergure. « Toute réponse significative à la violence fondée sur le genre nécessite la transformation de multiples systèmes et secteurs, et l’élimination des conditions qui augmentent le risque de violence, en particulier la pauvreté », a-t-elle déclaré.

Fariba Fanaian, membre du projet Sisterhood de Mosman Park, en Australie, a clôturé la discussion en table ronde en décrivant comment les projets de service initiés par les femmes de son quartier ont réuni des familles de différentes origines dans une amitié forte et ont eu une portée positive sur les relations existantes entre les habitants et le conseil municipal de Mosman Park.

Pour conclure, Awa Momtazian, directrice des affaires publiques de la Communauté bahá’íe d’Australie, a livré aux participants une dernière réflexion : « S’il y a une chose que nous avons apprise ces dernières années, c’est que la société fonctionne sur la base de l’élément très humain des relations. Alors que nous devenons de plus en plus interdépendants, l’égalité des sexes ne peut être atteinte que par des relations plus fortes, non seulement entre nous, mais aussi entre le secteur privé et les forums multilatéraux du secteur public, ainsi que les institutions de toutes sortes."    

Un enregistrement de la discussion est disponible ici.

La déclaration de la Communauté internationale bahá’íe à la CSW68 intitulée « Réimaginer le rôle des institutions dans la construction de sociétés égalitaires en termes de genre » [Reimagining the Role of Institutions in Building Gender-Equal Societies] est disponible ici.